Margot Barbet accompagne les victimes de burn-out dans leur reconstruction identitaire.


Surcharge de travail, objectifs irréalistes, conflits de valeurs, insécurité de l’emploi… le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, intervient lorsqu’une personne doit faire face à des exigences pour lesquelles elle ne dispose pas des ressources matérielles, opérationnelles ou psychologiques nécessaires. Un déséquilibre se crée alors et les stratégies censées gérer le stress deviennent dépassées et inefficaces. S’il n’est pas traité à temps, ce déséquilibre peut entraîner des complications graves, telles que risque suicidaire ou accident du travail.

Dans sa onzième révision de la Classification internationale des maladies (ICD-11), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rattache spécifiquement le burn-out à un stress chronique lié au travail. Bien que le burn-out ne soit pas encore reconnu comme maladie professionnelle, les prises en charge progressent. En mars 2017, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une recommandation qui mentionne la place d’une prise en charge non médicamenteuse fondée sur des interventions psychothérapeutiques et psychocorporelles effectuées par un professionnel de santé ou un psychologue formé à ces techniques. La profession de psychomotricien prend alors une part active dans la prise en charge clinique du burn-out.

Psychomotricienne DE, Margot Barbet a accompagné la mise en place et le déroulement d’ateliers dans le cadre du projet « Burn-out et Psychomotricité » initié par des étudiants de la formation initiale de l’ISRP, en partenariat avec l’Association France Burn Out (AFBO). Objectif : accompagner les victimes de burn-out dans leur reconstruction.

Dans le cadre de ce projet, des cycles de six séances, organisés en ateliers, sont proposés à des groupes de quatre à cinq patients. Chacun vient avec son histoire et ses souffrances physiques et psychiques, souvent très profondes. Des manifestations corporelles négatives, une fatigue chronique ou encore des perturbations émotionnelles vont s’imprimer dans le vécu corporel du sujet, nourrissant l’image d’un corps lourd, malade. Ce vécu corporel négatif va entraver les sensations corporelles positives valorisantes et former une image négative du corps tout entier. 

« Le psychomotricien va permettre à la personne en souffrance de se réapproprier son corps. Dans le cadre des ateliers, il se base surtout sur les activités sensori-motrices. L’aspect « motricité » permet une prise de conscience des points d’appui, des segments corporels, de toute la globalité du corps, des composantes du mouvement, etc. L’aspect « sensoriel » va nécessiter une écoute de soi, de ses ressentis et de ses émotions », explique Margot Barbet.

Chacune des six séances, visant à aider les victimes à s’autogérer, est préalablement structurée : une séance sur l’expression corporelle, une séance sur les percussions corporelles, une séance sur l’expression classique, etc. À chaque séance, un temps est accordé à l’une des trois méthodes de relaxation sélectionnées : la méthode de relaxation Giselle Soubiran (le psychomotricien réalise les mobilisations de toutes les zones du corps de son patient pour lui faire prendre conscience de son état de détente ou de tension), la relaxation Jacobson (le patient contracte une zone de son corps puis la relâche/détend afin d’appréhender la différence entre contraction et détente), et le bodyscan (la personne se concentre sur les sensations psychocorporelles de chacun de ses membres). Par la relaxation, le patient va se concentrer sur ses propres rythmes et redécouvrir son espace corporel.

Margot Barbet a obtenu le Diplôme d’État de Psychomotricien en 2017 et le Titre d’Expert en Psychomotricité, double diplôme du MIP/TE[1] en 2019. Elle exerce actuellement en libéral et au sein d’une clinique de réadaptation.

Chaque jour, les psychomotriciens font bouger les lignes de la santé, à tous les âges de la vie.


[1] À l’ISRP, les titulaires du DE de psychomotricien peuvent suivre le double cursus du MIP/TE (Máster Internacional en Psicomotricidad/Titre d’Expert en psychomotricité). Le MIP est co-délivré par l’ISRP et l’Université de Murcia (Espagne) dans le cadre des traités européens. Il ouvre la voie vers un cursus universitaire, à un niveau Doctorat par exemple. Le TE est un titre professionnel à référentiel européen reconnu par l’État français (RNCP en Niveau 7 des nomenclatures française et européenne) offrant de nouvelles perspectives professionnelle)

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le métier de Psychomotricien